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  • : CAPMA
  • : COLLECTIF POUR L'AUTONOMIE DU PEUPLE MAPUCHE ( CAPMA ) * Le CAPMA est un collectif autonome qui s'oppose radicalement à l'impérialisme, au colonialisme, au capitalisme et condamne toute forme d'exploitation, de discrimination et de domination.
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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 05:38
Hector Llaitul


Quelle est ta situation judiciaire?

Actuellement le procès est dans sa phase terminale. Ce 18 avril s’ouvrira l’audience de préparation du jugement qui se déroulera au début du mois de juin. Le ministère public au travers de ses juges n’a pas modifié substantiellement l’accusation et demande une peine de neuf ans et demi pour les charges d’incendie, port et détention d’armes. Comme on le sait les bases des accusations sont les déclarations obtenues sous la menace et les tortures contre Roberto Painemil de Yeupeko Vilcun, communauté emblématique de la lutte des mapuches.

La justice a-t-elle d’autres arguments pour t’inculper?

Selon les copies de l’enquête et des accusations, il n’y a pas d’autres preuves concrètes qui permettent de déterminer la participation des inculpés, comme des témoignages ou des preuves d’enquêtes. En même temps, et selon l’analyse de certains avocats, l’accusation pêche par une série de contradictions, comme par exemple que Painemil est accusé d’être complice d’une action ou d’un groupe et en même temps il est reconnu comme témoin directe des faits. Donc si il est complice il n’a jamais été témoin des faits et si il est témoin il serait donc auteur… et non complice.

Selon les antécédents que l’on possède, comment s’est réalisé le montage?

Sans aucun doute nous sommes face à un nouveau montage policier, cette fois aggravé par une série de situations illégales, comme la participation d’un groupe de civils armés, ce qui n’importe où dans le monde s’appelle paramilitaires et l’utilisation de la torture, durant un interrogatoire de la part des carabiniers du chili. Le montage est l’unique manière d’inculper les dirigeants et les militants mapuches et de justifier leur punition par l’incarcération. Bon, un montage est préparé et exécuté en coordination avec les secteurs engagés dans l’usurpation du territoire mapuche et ses institutions. Dans ce cas en particulier, sont impliqués un groupe de vigilance rurale, des carabiniers en uniformes, des carabiniers en civil, les services d’intelligence et un juge très connu pour ses persécutions contre les mapuches: Sergio Moya.

Quelles sont les preuves qui pourraient démentir les accusations et prouver le montage?

Un élément clef pour prouver l’exécution de ce montage c’est qu’on est arrivé à déterminer qu’une des armes, que soit disant, Painemil avait dans son véhicule, appartient en réalité à un carabinier, en service actif, qui n’a pas fait état de sa disparition pour vol ou perte. Dans le même temps, dans leurs déclarations les intégrants du groupe de vigilante signalent que les armes étaient dans la partie arrière de la camionnette de Painemil. Au contraire les carabiniers disent qu’elles étaient à l’intérieur du véhicule. Enfin nous avons reçu une information selon laquelle celui qui coordonne et supervise ces comites de vigilance rurale, dans cette zone, est un carabinier avec un passé dans la CNI (police secrète de la dictature responsable de tortures, disparitions et assassinats NDT).

La torture de Painemil n’a pas été prise en compte?

Actuellement il y a des doutes sur la réelle gravité et intensité avec laquelle Roberto Painemil a été torturé. Il n’a jamais bénéficié de l’appui de son avocat défenseur pour la plainte concernant ces faits, ce qui aurait permis sa libération dès le début. Nous savons seulement que Painemil a livré son témoignage peu d’heures après que les faits se soient déroulés à une professionnelle de l’Observatoire pour les Peuples Indigènes de Temuco, témoignage capital qui confirme les faits de torture contre Painemil. En même temps nous savons aussi que Roberto a d’énormes difficultés pour s’exprimer en castellano, parce qu’il utilise toujours le mapudugun ce qui permet à un expert en linguistique ou anthropologie de s’apercevoir tout de suite qu’il est impossible que la déclaration extra judiciaire n’ait pas ete élaborée par lui.

Donc à aucun moment il n’a nommé quelqu’un?

Ca c’est le plus grave de tout, dans ce cas, il ne s’agit pas d’une confession obtenue sous la torture, mais au travers de celle-ci une personne a été obligée de signer une fausse déclaration élaborée par ses détenteurs et qui permet d’accuser une troisième personne pour un délit. Ce qui est certain c’est que durant l’interrogatoire de Painemil ont été utilisées les techniques typiques d’interrogatoires des services d’intelligence, techniques qui sont selon les organismes de droits de l’homme, qualifiées comme formes de tortures: le bon et le mauvais policier, les démonstrations de pouvoir, l’extorsion, les menaces contre lui et sa famille, l’enfermement, les coups, pratiques qui produisent sur Painemil la perte de sa conscience temporelle et spatiale, puisqu’il ne sait plus où il est ni combien de temps il reste dans les lieux, c’est à dire qu’il en sort brisé, sans volonté, dominé par ses tortionnaires.

Qu’est ce que tu espères dans l’immédiat?

Dénoncer ces faits et la prise de mesure concrètes contre ceux qui ont détenu et torturé Painemil, c’est l’unique manière de créer un précédent pour que ces formes particulières de fascisme ne puissent pas se répéter contre le peuple mapuche. Nous sommes confiants sur le fait que grâce à notre réseau d’appui tant au niveau national comme international, et à la solidarité de personnes sensibilisées à la cause mapuche nous mettrons à nu le montage juridique contre la Coordinadora Arauco Malleco et un de ses membres.

source: http://www.hommodolars.org/web/spip.php?article157

Traduction : http://www.mapuches.org/dossier/prisonnier_llaitul080418.html

par Nicolas
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